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Asana, Pranayama et Japa intérieur : quand souffle, corps et conscience s’unissent.


Bougies allumées dans la pénombre, symbolisant la présence intérieure, la lumière du souffle et la paix du japa silencieux.

La pratique du yoga ne se limite pas à des enchaînements de postures ou à une simple recherche de bien-être corporel. À mesure que l’on avance sur son chemin, une profondeur subtile se révèle : celle d’un dialogue intime entre le corps, le souffle et la conscience.






Les āsana : bien plus que des postures


Le mot āsana signifie littéralement « siège », mais dans la tradition du yoga, il désigne toutes les postures physiques pratiquées avec stabilité et aisance (sthira sukham asanam, Yoga Sūtra II.46).


Les āsana ne sont pas des exercices gymniques : ce sont des formes de présence, des portes d’accès à un état d’unité intérieure.

Lorsqu’ils sont habités par le souffle et la conscience, ils deviennent des lieux de méditation.


Le prāṇāyāma : l’art de respirer en conscience


Prāṇāyāma signifie « extension (ou maîtrise) du souffle vital » (prāṇa = énergie vitale, āyāma = étendre, allonger).


C’est une pratique fondamentale dans la tradition du Hatha Yoga, qui agit à la fois sur le corps énergétique, le système nerveux, et le mental.

Allonger l’expiration, équilibrer les flux, suspendre le souffle : autant de techniques pour pacifier l’agitation intérieure et ouvrir les portes de la conscience.


Le japa intérieur : la répétition silencieuse du mantra


Le japa est la répétition d’un mantra, qui peut se faire à voix haute, en murmure, ou en silence.


On parle de japa intérieur ou manasika japa lorsqu’il est répété mentalement, sans mouvement des lèvres ni son audible.


C’est une pratique subtile et puissante, qui recentre, apaise, et relie le corps, le souffle et la conscience.

Le mantra devient alors comme une onde intérieure, un fil conducteur qui traverse la pratique d’āsana ou de prāṇāyāma… et l’illumine de l’intérieur.


So Ham et Hamsa : les mantras naturels du souffle


Parmi les nombreux mantras utilisés en japa, So Ham et Hamsa occupent une place particulière : ce sont les mantras spontanés du souffle, que le corps « chante » naturellement à chaque respiration.

  • So (Cela) – à l’inspiration

  • Ham (Je suis) – à l’expiration

So Ham signifie littéralement : « Je suis Cela », ou encore « Je suis l’Universel ».Il invite à reconnaître l’unité entre soi et le tout, entre le souffle individuel et le souffle cosmique.
  • Ham – à l’expiration

  • Sa – à l’inspiration

Hamsa, en inversion, porte le même sens, tout en évoquant symboliquement le cygne, oiseau sacré capable de séparer le pur de l’impur, symbole de l’âme libre et discernante.

Dans la tradition, on dit que chaque être humain récite ces mantras plus de 21 600 fois par jour, inconsciemment, avec chaque souffle. Les répéter consciemment en japa intérieur, c’est accorder notre conscience à la pulsation la plus intime de la vie.


Quand le mantra entre dans la posture


Associer So Ham ou Hamsa à la pratique d’un āsana ou d’un prāṇāyāma, c’est transformer le geste en méditation vivante :

  • Dans un chat-dos fluide : So en creusant le dos, Ham en l’arrondissant.

  • Dans un Bhujangasana dynamique (cobra) : So à l’élévation, Ham à la redescente.

  • En Balasana (posture de l’enfant), en posture d’accueil : le souffle devient un bercement intérieur, porté par le mantra silencieux.


Le mantra devient un ancrage, un souffle mental, une voix intérieure qui relie le corps, la respiration, et l’espace du témoin.


En conclusion : une pratique unifiée


Lorsque les āsana, le prāṇāyāma et le japa intérieur se tissent ensemble, la pratique du yoga devient une offrande intérieure, un retour vers l’essentiel.

Non plus « faire du yoga », mais être yoga — habiter le souffle, le silence, et la conscience unifiée du vivant.

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