Vrksasana, Chant & Mudras : Une pratique d’équilibre et de reliance
- Séverine
- 17 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 juin
1. Vṛkṣāsana – L’équilibre vivant de l’Arbre
La posture de l’Arbre, Vṛkṣāsana, nous enseigne l’équilibre entre enracinement et élévation. Un pied bien ancré dans la Terre, l’autre jambe repliée comme une branche, les bras qui s’élèvent vers le ciel — et tout le corps devient offrande silencieuse.
Mais l’équilibre dans cette posture ne réside pas uniquement dans le corps. Il est le reflet d’un état intérieur. Se tenir debout, sans crispation, sans forcer. Juste être là, stable, vivant, relié.

L’arbre, un symbole d’unité intérieure
En yoga, la posture de l’Arbre devient une méditation debout sur notre place dans le vivant.
Racines profondes – l’ancrage dans la Terre
Un arbre ne peut s’élever sans racines. Dans Vṛkṣāsana, l’appui sur un seul pied nous invite à ressentir ce lien invisible mais fondamental : celui de la gravité, de la stabilité, de la sécurité intérieure.
Les racines symbolisent :
– notre lien aux origines, à la lignée,
– notre rapport au corps, à la matière, à la Terre nourricière,
– notre capacité à rester centré(e) même dans le déséquilibre.
Le tronc – l’axe du monde
Le tronc est verticalité, axe central, colonne vertébrale du vivant. Il nous parle d’alignement entre pensée, parole et action.
Dans la posture, il évoque la force tranquille, l’intégrité, la posture intérieure de présence.
Les branches – l’élan vers le ciel
Les bras levés ou ouverts dans la posture représentent nos intentions, nos aspirations, ce que nous offrons au monde.
Les branches symbolisent :
– nos rêves, nos projets, nos dons,
– notre capacité à nous ouvrir à plus vaste que nous,
– la croissance libre, unique à chacun(e).
Les feuilles – la sensibilité au souffle
Les feuilles, fines antennes du vivant, respirent, vibrent, frémissent. Elles rappellent que dans l’immobilité apparente, tout est souffle, perception, mouvement subtil.
2. Vrksasana, chant & mudras : un rituel d’ancrage et d’ouverture
Pratiquer Vrksasana ne se limite pas à tenir en équilibre sur un pied. Lorsqu’on y ajoute le chant Loka Samastah Sukhino Bhavantu et le geste symbolique des mudras, la posture devient un véritable rituel de transformation intérieure.
Chaque élément — le corps, le souffle, la voix, les mains — entre en résonance :
Le corps s’enracine comme un arbre.
Le souffle circule comme une sève vivante.
Le chant élève l’intention au-delà de soi.
Le mudra, posé devant le cœur ou dans l’espace, devient un geste de reliance.
Ce tissage subtil entre Vrksasana, chant & mudras crée une pratique holistique qui touche à la fois :
la stabilité physique,
la clarté mentale,
l’ouverture du cœur,
et la connexion à plus vaste que soi.
Dans ce rituel, on ne cherche pas à réussir une posture, on habite un état : celui d’un être debout, vivant, relié au vivant.
3. Loka Samastah Sukhino Bhavantu – Le chant de l’unité intérieure
Ce mantra sanskrit, que l’on peut chanter en tenant la posture ou en la clôturant, est un appel à la bienveillance universelle.
Loka Samastah Sukhino Bhavantu (Mantra chanté dans ce lien)
Que tous les êtres, en tous lieux, soient heureux et libres.
Ce chant élargit l’intention : l’équilibre que je cultive ne m’est pas réservé. Il n’est pas là pour atteindre une perfection personnelle. Il est une semence de paix, offerte au vivant. Une onde silencieuse qui se propage bien au-delà de mon tapis.
En pratiquant, je ne suis plus un individu isolé en quête d’équilibre. Je deviens un arbre parmi les arbres, enraciné dans la même Terre, nourri par la même lumière. Je deviens un souffle parmi les souffles, un fragment du grand mouvement de la Vie. Et dans cette simplicité, dans cette posture debout et offerte, je redeviens une présence reliée, reliée à ce qui est plus grand que moi, reliée aux autres êtres vivants, reliée à cette paix qui ne demande qu’à circuler de cœur en cœur.
Le mantra devient alors un écho de ce que je vis dans le corps : l’unité n’est pas un concept, elle est une vibration, une orientation intérieure.
4. Les mudras du cœur – Geste, conscience et offrande
Dans Vṛkṣāsana, les mains peuvent devenir des symboles puissants. Voici quatre mudras à explorer (voir l'article suivant pour plus d'informations) :
✨ Hakini Mudra – Équilibre et concentration
Ce geste active l’attention et favorise l’union des deux hémisphères cérébraux.
Intention : Je réunis en moi le ciel et la terre.
✨ Dharma Pravarthana Mudra – Transmission et éveil
Ce geste symbolise le mouvement du Dharma, l’enseignement qui libère.
Intention : Mon équilibre devient offrande.
✨ Hansi Mudra – Joie subtile et élévation
Il symbolise la légèreté du cœur et la clarté de l’esprit.
Intention : J’accueille la joie légère, sans attachement.
✨ Hrdaya Mudra – Ouverture du cœur
Apaise le cœur énergétique et émotionnel.
Intention : J’écoute la vérité silencieuse de mon cœur.
5. Associer le mantra aux mudras – Une méditation en gestes
Pour approfondir cette pratique, vous pouvez décortiquer le mantra Loka Samastah Sukhino Bhavantu et associer chaque mot-clé à un mudra spécifique. Chaque geste devient une porte, chaque mot une vibration incarnée.
Voici une proposition de correspondance :
Loka (les mondes) → Hakini Mudra
Pour éveiller l’unité intérieure et l’ouverture de conscience.
Samastah (tous les êtres) → Dharma Pravarthana Mudra
Pour symboliser l’intention d’agir dans le respect de l’ordre universel.
Sukhino (heureux, en paix) → Hansi Mudra
Pour incarner la joie subtile, légère, sans attachement.
Bhavantu (qu’il en soit ainsi) → Hrdaya Mudra
Pour ouvrir et offrir le cœur, dans un geste de confiance et de foi silencieuse.
Ce que cette pratique révèle…
Pratiquer Vṛkṣāsana accompagné du chant Loka Samastah Sukhino Bhavantu et des mudras, c’est bien plus que tenir une posture d’équilibre.
C’est habiter pleinement l’instant, dans un corps vivant, un souffle relié, un cœur offert. C’est ressentir l’unité entre stabilité et ouverture, entre intériorité et connexion au monde. C’est laisser l’énergie circuler librement, de la Terre au Ciel, du cœur à l’univers.
Ce rituel simple — posture, souffle, geste, chant — nous ancre et nous élève tout à la fois. Il nous apprend à être là, enraciné(e), aligné(e), et en paix. Et peut-être, doucement, à devenir nous aussi des arbres…Des arbres qui chantent en silence pour le bonheur de tous les êtres.
Comments